De l’ombre à la lumière…

Non il ne s’agit pas des jours qui diminuent en attente du printemps.

Il s’agit de la liturgie de ce mois de novembre. Comment ça, pensez-vous ? Qu’a-t-elle donc de particulier ?

D’une zone d’ombre…

C’est au début de ce mois. Bien sûr, il y a la joie de la fête de tous les Saints ; mais, dès le lendemain, c’est la Commémoration des défunts. L’ombre d’une séparation. Visite au cimetière, souvenir de ceux qui sont chers à notre cœur. Souvenirs au creux de notre mémoire. L’ombre d’un questionnement : que sont-ils devenus ? Où sont-ils… ? On parle du ciel, c’est réconfortant. On parle aussi du purgatoire… Comme tout cela est mystérieux ! Oui, zone d’ombre…

Le ciel ? On dit que c’est le bonheur, la vie avec Dieu ; et que pour bénéficier de tout cela, il faut en être digne. Alors, quand on pense à notre vie, on se dit qu’il y a du chemin à faire ! C’est vrai.

Et le purgatoire ? On dit que c’est un temps de purification. Là aussi, zone d’ombre, au moins dans notre esprit. Nos défunts ? Ne sont-ils pas déjà entrés dans la lumière de Dieu ? C’est vrai, mais cela leur fait apparaître et sentir tout ce qui leur reste encore à purifier pour jouir pleinement de cette lumière de Dieu, de ce bonheur. Dans cette lumière, ils perçoivent l’amour immense de Dieu pour eux.

Quand on est aimé dans notre vie d’homme et de femme, on mesure tout ce qu’il faudrait faire pour en être digne. Il faut accepter de se laisser transformer par cet amour pour être en parfaite union avec l’être aimant. Nous en faisons l’expérience dans notre vie terrestre.
Dans la lumière de Dieu le défunt fait l’expérience de cet amour de Dieu. Il doit accepter de se laisser transformer. C’est une purification.

Voilà pourquoi nous prions pour eux. Pour qu’ils achèvent cette purification qui les conduira dans la pleine lumière de Dieu. Notre prière n’est pas inutile ou superflue. Elle dit seulement à nos défunts qu’ils peuvent compter sur notre aide pour achever cette purification.

… à une zone de lumière.

La liturgie nous y conduit. La fête du « Christ, Roi de l’univers » ponctue ce mois de novembre. Elle nous rappelle que, par le don de sa vie, par sa mort et sa résurrection, le Christ rassemble la création et la présente au Père.

Ainsi, nous ne sommes pas dans l’ignorance de notre devenir. C’est l’assurance que, par le Christ, nous sommes introduits dans la lumière de Dieu.

Si nous aussi, nous cherchons la vérité de nos actes dans la réalité de notre être et dans nos paroles, si nous essayons de vivre l’amour dans toute notre vie, alors nous entrons dans le Royaume de Dieu. Jésus, nous y introduit, lui le Roi de l’Univers.

Ainsi, nous passons de l’ombre de la mort, à la lumière de Dieu.

P. Georges AILLET