Revenez à moi par la prière, le jeûne et le partage
Depuis le début de carême, nous entendons avec insistance l’appel à la conversion. « Revenez à moi de tout votre cœur : par la prière, le jeune et le partage ». Ce message de l’Evangile, affiché près du chœur, sur les banderoles, dans nos deux églises, nous accompagnera tout au long de ce carême. Accueillons avec joie cette invitation que le Seigneur nous adresse et osons y répondre.
La prière (vécue seule ou avec les autres) est et sera toujours ce moment propice de face à face avec Dieu. Ce rendez-vous nécessaire où nous écoutons Dieu nous parler, nous redire son amour. Ce moment de recul indispensable pour relire notre vie à la lumière de l’Evangile. Offrons à Dieu ce temps, du temps pour lui et rien que pour lui.
Le jeûne dont parle l’Eglise en ce temps de carême n’a pas d’autre but que de nous recentrer sur l’essentiel. Posons-nous cette question : qu’est-ce qui est important, essentiel pour moi aujourd’hui, dans ma vie personnelle et dans ma vie avec les autres ? Ces moments de jeûne que nous prenons sont l’occasion d’aller vers cet essentiel.
C’est aussi l’occasion de nous désencombrer de tout ce qui est superficiel, secondaire. Un peu comme le vigneron qui émonde sa vigne pour qu’elle produise beaucoup de fruits, des bons fruits.
Le partage (aumône) est aussi une dimension importante du temps de carême. Il nous est demandé d’ouvrir nos yeux sur ce qui se passe autour de nous dans nos lieux de vie et dans notre monde et de faire un geste de solidarité avec nos frères et sœurs qui sont dans le besoin. Porter un regard et faire un geste vers nos frères et sœurs qui souffrent de la solitude, de la faim, de l’exil, de l’insécurité et de la violation des droits de l’homme. Ce geste, avant d’être un geste de charité, se veut être un geste de justice.
Nous comprenons que la prière, le jeune et le partage vont ensemble. C’est ce que Dieu rappelle par la voix du prophète Isaïe : « Le jeûne qui me plait, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaines injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore et tes forces reviendront vite. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : me voici !» (Isaïe 58, 1-9a).
Vivre la prière, le jeûne et le partage, nous le savons ce n’est pas un chemin facile. Mais soyons assurés, Dieu qui nous le demande nous accompagne, son Esprit est à l’œuvre, accueillons-le avec joie, ouvrons-lui notre cœur, et laissons-nous façonner par lui.
Bonne route vers Pâques Père Albert Mugaragu