VIVRE PÂQUES AVEC LES CATÉCHUMÈNES

©Anaïk Simon

Beaucoup d’entre nous étaient là avec Sarah le 10 janvier. Quand elle a exprimé publiquement son désir d’être baptisée, nous lui avons répondu : « D’accord, nous t’accompagnerons sur ton chemin de foi ».

Trois semaines après, c’est Béatrice qui a dit son désir d’avancer vers sa confirmation. En faisant mémoire de son baptême, elle a rappelé son cheminement : « Il y a un peu plus de trente ans, une petite graine a été plantée en moi lors de mon baptême. Faute de culture suffisante, cette graine est restée longtemps en sommeil. Petit à petit, au fil des années, elle a commencé à germer, mais je n’ai pas osé frapper à la porte de l’église. Aujourd’hui, j’ai sauté le pas et je demande la communion et la confirmation, afin de faire grandir cette belle plante qu’est la foi. ».

Accompagner

Ces 2 démarches d’adultes  nous ont beaucoup touchés. Nous nous sentons impliqués. En effet, « accompagner », c’est un mot très fort pour exprimer l’idée de « partager son pain avec » quelqu’un d’autre… Partager son pain, son amitié, sa foi, et se porter les uns les autres… La vie chrétienne, c’est un compagnonnage. On avance ensemble sur un chemin où les plus rapides se mettent au rythme des plus faibles.
Du coup, nous voyons la fin du Carême comme un temps pour renforcer nos liens, pour porter plus d’attention aux autres, pour nous soutenir sur nos chemins de foi. Rappel tellement utile quand la tentation du repli nous guette, en cette période de pandémie !

Vivre la Semaine Sainte

Dans cet esprit, nous pouvons privilégier 2 moments majeurs de la Semaine Sainte :

1 – le Jeudi saint : la célébration de la Cène du Seigneur (1er avril)
Au cours de son dernier repas, Jésus est avec ses disciples. Il leur donne le sens de ce repas spécial : c’est le don de sa vie au Père, son sacrifice. Il ouvre ainsi l’avenir car ce don bénéficiera à la multitude et sa présence restera assurée pour tous ceux qui feront mémoire de lui. Puis il se met à laver les pieds de ses disciples, posant alors un geste inattendu et provocateur, comme pour nous prévenir qu’il n’y aura pas d’Eucharistie véritable si l’on oublie ce geste du serviteur. Puissions-nous ne jamais l’oublier, ni les enfants, ni les adultes qui comme Béatrice et Sarah commenceront à communier, ni les chrétiens de longue date : que chacun se sache appelé à vivre la messe de cette façon.

2 – la Veillée pascale (samedi 3 avril).
Nous serons au cœur de l’année chrétienne. Ce soir-là, l’Église vivra « sa Pâque », c’est-à-dire son passage avec le Christ : un passage des ténèbres à la lumière, un passage de la mort à la vie nouvelle. Le Christ ressuscité nous confirmera que les cieux sont bien ouverts et que la pleine communion avec Dieu est redevenue possible.
Avec Sarah, nous vivrons intensément cette veillée où elle sera baptisée ! C’est elle, bien sûr, qui aura à dire personnellement « Je crois ». Mais après elle, nous dirons aussi « nous croyons, » comme pour rappeler le soutien promis. Et grâce à elle, nous pourrons nous aussi raviver le don de la foi qui nous a été fait, un don qui reste trop souvent comme un trésor enfoui. Avec Sarah, nous recevrons donc une belle mission, en cette période bien grise. Aurons-nous l’audace de partager cette espérance que réveille la bonne nouvelle de Pâques ?

Père Gilles Priou