Comment peut-on croire en Jésus ressuscité ?
ⓒ Godong. Jesus sortant Eve et Adam du tombeau – Kariye Camii (Eglise Saint Sauveur in Chora)
Comment peut-on croire en Jésus ressuscité ?
Pour répondre à cette question, il nous faut d’abord la poser à propos des Apôtres, ensuite à propos de nous-mêmes. À propos des Apôtres, les récits d’apparitions du Ressuscité nous donnent les informations dont nous avons besoin.
Certains chrétiens, parfois, pensent un peu naïvement que les Apôtres ont eu bien de la chance…, un peu comme s’ils avaient été dispensés de croire. Non, eux aussi ont eu à courir l’aventure de la foi, et c’est à leur suite que nous sommes appelés à croire. Leur foi a ceci de particulier : « ils ont vu et ils ont cru ». Des signes leur ont été donnés :
- Le tombeau vide, le linceul resté là, pour Pierre et Jean,
- La marque des clous, le côté ouvert par la lance, pour Thomas,
- La fraction de pain, pour les disciples d’Emmaüs.
Ces signes les ont aidés à croire.
Mais le Christ ressuscité et vivant lui-même, par sa présence et en leur ouvrant les Écritures, les fait accéder à la foi de Pâques. Il les amène peu à peu à le reconnaître, et cette reconnaissance, c’est leur acte de foi.
Si au matin de Pâques, Jean, le disciple bien-aimé, « a vu et a cru », huit jours plus tard, Jésus dit à Thomas : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Telle est la différence entre la foi des Apôtres et la nôtre : nous accueillons leur témoignage et l’Esprit du Christ Ressuscité nous donne de faire nôtre leur foi.
Aucun signe n’est capable de « donner la foi » à quelqu’un. Il faut dépasser le « voir» pour « croire ». La foi a quelque chose de commun avec les plus profondes réalités humaines.
Nous ne voyons jamais l’amour de ceux qui nous aiment ; nous n’en avons que des signes.
Or ces signes ne révèlent leur signification qu’à ceux qui savent les déchiffrer. Nous avons tous fait l’expérience cruelle d’avoir fait un signe qui n’a pas été compris, de prononcer une parole qui n’a pas été reçue, de faire un geste qui a été mal interprété… Il faut infiniment d’amour entre deux êtres pour que les messages échangés soient perçus dans toute leur signification !
C’est pourquoi, le « tombeau vide », les « linges bien rangés », n’ont été compris que par celui qui « aimait » davantage : l’Apôtre Jean.
Seul l’amour permet de voir la vérité. Il faut aimer pour croire.
Joyeuse fête de Pâques, Christ est vraiment ressuscité !
Père Albert Mugaragu