Vendredi Saint
Nous voici au sommet de la semaine sainte. Suivons le Christ, jusqu’au Golgotha.
Habituellement, dans nos églises, nous vénérons la Croix du Seigneur. Cette croix est plantée au cœur du monde, un monde en souffrance, ravagé par la pandémie.
Confinés chez nous. C’est dans la prière que nous suivons le Christ. C’est par le cœur que nous sommes en communion avec nos frères.
Ouvrons notre missel ou notre bible, à l’évangile selon Saint Jean, au chapitre 18, 1- 19, 42.
Lisons ce récit, à plusieurs à la maison, si c’est possible.
Et maintenant, méditons pendant quelques instants cette parole de Dieu.
Suivons Jésus.
Au jardin des oliviers. Le jardin de l’abandon. Jésus est arrêté. Et le voilà, tel le serviteur dont parle Isaïe : « homme de douleurs, familier de la souffrance. » (Is 53, 3)
Comment ne pas penser à ceux qui, de par le monde sont arrachés aux leurs par la maladie.
Jésus, aide-nous à entrer dans le don de nous-mêmes.
Devant Pilate. Jésus traité de malfaiteur ! Victime de la haine aveugle, on lui préfère un bandit, Barrabas.
Haine religieuse toujours vivace.
Jésus, aide-nous à surmonter nos divisions.
Le Golgotha. Jésus est crucifié. Comme le serviteur dont parle Isaïe, « c’était nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé ».
Comment ne pas associer tous ceux qui portent leur croix particulièrement en ces jours. Avec lui, c’est l’immense cortège des souffrants, à bout de souffle !
Jésus, aide-nous à joindre, s’il le faut, nos souffrances aux tiennes.
A l’heure ultime, Jésus s’oublie lui-même. Il se tourne vers sa mère et ses proches. « Femme, voici ton fils » ; « Voici ta mère ». Une famille nouvelle, se dessine : l’Eglise, nous !
Jésus, merci de ce don.
Inclinant la tête, il remit l’esprit.
Tout est accompli. Le souffle de vie, souffle primordial donné à l’humanité au jardin de la Genèse, est remis à Dieu, dans sa pureté originelle.
Ce n’est pas une fin, c’est un commencement. Un monde nouveau est en naissance.
Tous ceux que Jésus a rassemblés dans sa passion et sa mort, avec lui font le passage, la pâque, de la mort à la vie en plénitude. Immense cortège dont nous sommes.
Soyons dans l’action de grâce. Entrons dans le silence et la prière.
« Regarde, Seigneur, nous t’en prions, la famille qui t’appartient : c’est pour elle que Jésus, le Christ, notre Seigneur, fut livré à la mort en subissant le supplice de la croix.
Nous te confions nos frères en souffrance.
Nous t’en prions par Jésus le Christ Notre Seigneur.
Amen »
P. Georges Aillet