Françoise Coquereau nommée à la vie diocésaine

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La Croix du 25 mai 2022, Benoît Fauchet

À Nantes, une laïque nommée « déléguée générale » pour aider à gouverner le diocèse

L’évêque de Nantes, Mgr Laurent Percerou, a créé un poste de « délégué général » : un laïc l’aidera à gouverner l’Église en Loire-Atlantique, aux côtés des deux vicaires généraux. C’est une femme, Françoise Coquereau, qui sera la première titulaire de cet office, pour cinq ans renouvelables, à compter du 1er septembre.

Une « déléguée générale » associée à l’équipe de direction de l’évêque, « aux côtés » des vicaires généraux ? Voilà qui semble inédit pour un diocèse catholique français. En tout cas si l’on excepte le cas de la Mission de France, ou encore l’exemple du diocèse du Mans, au sein duquel une femme est « adjointe du modérateur de la curie », donc bras droit du vicaire général.

A Nantes, Mgr Laurent Percerou a, lui, décidé d’instituer un nouvel office de délégué général qui, « au côté des vicaires généraux » et non sous leur autorité, « prêtera son concours à l’évêque dans le gouvernement du diocèse ». La mission commencera le 1er septembre pour une période de cinq ans, renouvelable.

 « Cet office sera confié à un fidèle laïc au titre de son baptême et de sa confirmation », précise l’évêque dans un message mis en ligne sur le site Internet du diocèse. Et c’est une femme, Françoise Coquereau, 55 ans, qui en sera la première titulaire.

« Il ne s’agit pas d’un troisième vicaire général ou d’un laïc qui en tiendrait lieu et qui viendrait simplement alléger la charge des deux autres, prévient Mgr Percerou, mais d’un acteur nouveau, capable d’apporter son charisme propre à l’équipe épiscopale afin de l’aider à engager les conversions nécessaires au vu des défis qui se présentent à l’Église. »

Interrogé par La Croix, l’évêque souligne que ce projet est « né d’une intuition » qu’il a eue rapidement après son installation sur le siège nantais, en septembre 2020 : ce diocèse « extrêmement vivant et dynamique » compte de nombreux laïcs engagés et bien formés, dont certains peuvent se voir confier de nouvelles responsabilités. « J’ai constaté que l’équipe épiscopale avait besoin d’être étoffée et me suis dit qu’il nous fallait disposer d’un acteur pastoral “autrement situé” qu’un prêtre diocésain », explique-t-il.

S’entourer d’un troisième vicaire général – obligatoirement un prêtre selon le droit canonique – aurait contraint à détourner ce prêtre de sa mission de terrain, ce qui est un choix toujours délicat dans un diocèse, fût-il encore bien doté (environ 260 prêtres diocésains, dont 150 en activité).

Mgr Percerou a donc préféré hisser dans son équipe et son conseil épiscopaux une laïque qui n’aura pas autorité sur les prêtres d’un secteur mais sera « chargée d’évaluer l’organisation des différents pôles pastoraux du diocèse, la manière dont ils collaborent, ainsi que leur mission au service des paroisses ». La déléguée générale devra aussi accompagner la Mission Saint-Clair, qui regroupe les près de 180 laïcs en mission ecclésiale (LME) de l’Église de Loire-Atlantique.

L’évêque inscrit cette évolution dans le cadre plus large de la démarche synodale ouverte par le pape François, estimant que « les compétences, dons et charismes doivent se conjuguer pour une meilleure annonce de l’Évangile », dans « le respect de chacune des vocations ». Il invoque aussi l’exemple de la nouvelle constitution organisant la Curie romaine, Praedicate evangelium, qui est entrée en vigueur le 5 juin et épouse la volonté papale de refuser l’automaticité du lien entre autorité et ordination.

Mariée et mère de quatre enfants adultes, diplômée en pastorale catéchétique à l’Institut catholique de Paris (ICP) après des études d’ingénieur en agriculture, Françoise Coquereau envisage son nouvel office avec « enthousiasme » et « humilité ». En mission pour le diocèse de Nantes depuis 2000, elle est actuellement la déléguée épiscopale du pôle « initiation et formation chrétiennes », et assumera sa charge de déléguée générale comme salariée à plein temps. Un office qui est le signe d’« une Église qui ose avancer », se réjouit-elle.