Retrouver le plaisir d’être en famille… et de s’ouvrir à l’autre

35 000 kilomètres sur les routes du continent sud-américain : vivre des rencontres touchantes et sincères, contempler paysages à couper le souffle, découvrir des cultures et des modes de vie parfois déroutants… Tel était le projet de notre famille pour l’année scolaire 2018/2019.

Nous partons à 5 pour une année de coupure, dans un camion aménagé avec nos 3 enfants de 8, 6 et 5 ans. Nous n’avons pas forcément d’itinéraire défini, mais un programme chargé en tête : Colombie, Équateur, Pérou, Bolivie, Chili, Argentine, Paraguay et Uruguay. Rien que ça !

Il faut déjà s’entraîner à vivre à cinq au quotidien, pratiquement 24h sur 24h, dans un espace de 8m². Dans ce contexte, pas le choix : nous devons réapprendre la patience et l’écoute. C’était d’ailleurs une des envies de départ de cette « pause » : retrouver le plaisir d’être en famille, et se recentrer sur l’essentiel.

Mais le voyage, c’est aussi l’envie de dépaysement, de faire des découvertes et de s’ouvrir à l’autre.

De ce point de vue-là, le choix du continent sud-américain est très pertinent : outre l’extraordinaire richesse et la grande variété des paysages, la convivialité latine n’est pas un mythe. Nous nous émerveillons de ces gens qui interrompent leur quotidien pour échanger avec nous ! Partages, invitations et cadeaux deviennent notre lot quotidien : on en arriverait presque à oublier que beaucoup d’entre eux souffrent de l’instabilité politique et de grandes inégalités sociales.

Le catholicisme prédomine dans tous les pays que nous avons traversés, où près de 70% des habitants se revendiquent « catholiques » avec fierté. Dans la pratique, beaucoup d’entre eux mêlent les usages catholiques avec les rites et coutumes précolombiennes. Ainsi, en Bolivie et au Pérou, les habitants vouent un culte à la vierge noire et il est de coutume de venir à son sanctuaire pour faire asperger son véhicule d’eau bénite pour le protéger.

Dans les régions andines, les prières s’adressent encore à la Pachamama. Représentant à l’origine la « terre-mère » dans la culture inca, son culte s’est mêlé au fil des siècles à celui de la Vierge Marie.

Nous sommes rentrés il y a près de 6 mois, gavés d’images fortes et de moments mémorables. Avec l’envie de se réadapter au quotidien sans perdre les bonnes habitudes prises pendant le voyage. Notre plus grande fierté ? Depuis quelques temps, les enfants nous demandent : « Quand est-ce qu’on repart ? »

Delphine, Erwann, Jeanne, Séverin et Anatole Monvoisin