« Nous sommes aujourd’hui rassemblés comme chaque dimanche à l’invitation du Seigneur et nous sommes dans la joie. Mais ce jour est un peu particulier et notre joie plus rayonnante, car notre assemblée entoure chaleureusement de son amitié Georges et Albert, en mémoire de leur ordination au ministère de prêtre.

Georges, voilà 65 ans, le 29 juin 1953, vous avez été ordonné prêtre en la cathédrale de Nantes. En ce long parcours, vous avez été sollicité aux missions de la formation, de l’animation et du diaconat.  Formation, dans l’enseignement catholique comme professeur au lycée Ozanam, puis comme formateur des futurs enseignants et dans la pastorale des collèges et lycées. Un service d’autant plus exigeant qu’il touche à la pédagogie, à l’adaptabilité à des publics divers, fluctuants, au souci d’enrichir constamment ses propres connaissances. Vous dites qu’il a été « source d’approfondissement personnel de votre foi ». Pédagogie et adaptabilité toujours, dans le monde du scoutisme, comme aumônier ; un rôle d’accompagnateur qui entraîne sur les chemins des camps et des randos, à l’écoute des jeunes en train de se chercher eux-mêmes. Une mission qui s’ouvrait au souffle renouvelé du Concile Vatican II. Formation encore, au service du diaconat permanent, dans une période de redécouverte et de mise en œuvre de ce ministère sur le diocèse ; mais aussi apprentissage du discernement, du sens de l’écoute pour constituer, impulser cette équipe qui découvrait ce que signifie dans toute sa richesse, mais aussi ses imprévus, « se mettre au service des frères à la suite du Christ ». Depuis 11 ans, en retraite active, nous vous croisons presque tous les week-ends, dans les allées de nos deux églises, attentif aux uns et aux autres, toujours soucieux de la bonne coordination des liturgies.

Albert, voilà 15 ans que vous avez été ordonné prêtre. Après avoir quitté le Rwanda dans les années 90, vous avez rejoint la paroisse de Saint-Louis de Montfort à Saint-Herblain et celle de Saint-Paul à Saint-Nazaire comme séminariste. Prêtre du diocèse de Nantes, vous avez d’abord été au service de la paroisse Sainte-Croix en Châteaubriant, puis curé de Saint-Gabriel sur Maine à Aigrefeuille. C’est à Ste Anne-St Clair, où vous avez été nommé en 2013, que vous avez découvert la pastorale en ville. Cette paroisse, dite aussi de Chantenay, avec ce que cela recouvre d’attachement à l’histoire d’un quartier marqué par son passé industriel et portuaire, a beaucoup changé sociologiquement depuis une vingtaine d’années. Riche de sa diversité, la paroisse doit aussi, en quelque sorte, s’accueillir elle-même dans ses différences, ses sensibilités variées, avancer toujours plus en harmonie. S’il me fallait, comme paroissienne « historique », souligner un trait de votre personnalité de pasteur, c’est à votre souci constant d’œuvrer à ce que, justement, la diversité même des sensibilités au sein de la paroisse soit une force que je m’attacherais. Vous êtes très attentif, au fil des différentes collaborations et missions, à développer l’écoute, le respect, la confiance, l’accueil des gens les uns vis à vis des autres.

Comme une lumière parmi bien d’autres sur ce parcours au quotidien, j’insisterai sur la longue gestation, réflexion jalonnée de nombreux échanges avec l’EAP et tous les paroissiens qui ont abouti à la mise en route concrète du Projet Pastoral Paroissial 2017-2020. Bien sûr, c’est un gros chantier, les attentes sont multiples, les projets et les propositions foisonnent, les impatiences sont grandes, les déceptions vives parfois quand nous trouvons que tel ou tel axe ne se met pas en place assez vite ! Mais une dynamique nouvelle a vu le jour dans la paroisse ; c’est avec vous, au souffle de l’Esprit saint, que tous, au gré de nos charismes et de nos disponibilités, nous relevons ce défi d’un engagement dans des services existants et à inventer, dans des associations, à mettre au service de nos frères, particulièrement les plus fragiles.

Georges et Albert, vous rendez grâce à Dieu pour l’appel que vous avez reçu un jour, qui vous invitait plus particulièrement à la suite du Christ ; nous rendons grâce à Dieu, d’être rassemblés en ce jour à vos côtés, pour être toujours plus des témoins-missionnaires de l’Évangile. « A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres » nous dit l’apôtre Jean. »

Anne Lemoine

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Je répondrai donc que, globalement, j’ai eu trois missions : celle de formation, celle d’animation et celle du diaconat.

Bien sûr, ces missions se sont inscrites dans des nominations diverses : dans l’enseignement Catholique, dans le scoutisme et au service du diaconat permanent mais elles se sont entremêlées et enrichies les unes les autres.

Dans l’enseignement catholique. À la sortie de mes études, ce fut ma première nomination. Elle fut peut-être déterminante pour la suite de mon parcours de prêtre.Tout d’abord, comme professeur dans le cadre d’un lycée, déjà… C’était le 29 juin 1953, en la cathédrale de Nantes, j’étais ordonné prêtre. Il y a 65 ans ! Lycée, Ozanam. Puis, dans la formation des futurs enseignants et dans la pastorale des collèges et lycées. Nécessité pour moi d’approfondir mes connaissances, de les ajuster à des publics divers. Ces fonctions me mettent en lien avec le Centre Catéchétique. Ensemble, nous organisons une formation biblique pour adulte. Petit embryon qui se développera plus tard. Pour moi, prêtre, cette immersion dans un monde marqué par le savoir et la pédagogie sera source d’approfondissement personnel de ma foi. Qui que nous soyons, nous avons toujours à parfaire notre formation. Il n’y a pas d’âge pour cela.

Dans le scoutisme. Plus particulièrement avec les Guides de France. Aumônier de groupe d’abord, puis, de fil en aiguille, aumônier national. Expérience unique, par la dimension de mon ministère, par le travail avec des personnes de grande valeur. Camps divers, routes sur les sentiers rocailleux de Haute Provence, sessions d’aumôniers, recherche en vue de la création d’une nouvelle branche. Bref, une période qui enrichira considérablement ma vie de prêtre. C’était aussi au temps du Concile Vatican II. Un vent nouveau soufflait sur l’Eglise. Nous en étions et les bénéficiaires et les acteurs. Nous avons tous besoin de nous remettre en question.

Enfin, au service du diaconat permanent. Mon évêque m’a demandé d’en prendre la responsabilité. C’était le début de ce ministère en notre diocèse, (deux diacres). Il y avait tout à faire, à créer : appel et étude des situations des hommes qui étaient sollicités, mise en place d’un parcours de formation, soutien local des uns et des autres, étude du bien-fondé de leur présentation à l’évêque, suivi du groupe de diacres. Tout en animant le groupe diocésain qui s’étoffait peu à peu, il me fut demandé de participer à l’équipe nationale. Nouvelle situation riche en rencontres. Ce temps passé au service du diaconat permanent fut certainement pour moi celui qui marqua le plus ma vie de prêtre : ouverture de l’Eglise à l’ordination d’hommes mariés, exigence de vie spirituelle, approfondissement biblique, théologique, pastorale.Voilà résumées ce que furent les grandes étapes de mon ministère de prêtre.

Et maintenant, je suis heureux d’être avec mes frères prêtres, au service des paroissiens, même si ce service est limité!

Père Georges AILLET

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