« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas »

© Anaïk Simon

Commentaire Évangile

Commentaire du 3ème dimanche de l’Avent : Jn 1, 6-8. 19-28

Jean le Baptiste est le seul avec Jésus, à être nommé « l’envoyé de Dieu » dans l’Évangile selon St Jean.

Cité dès le Prologue, il apparaît comme un personnage important, proche de Jésus et le grand témoin humain de celui que Dieu a envoyé dans le monde pour être la lumière des hommes. L’auteur de l’Évangile reconnaît à Jean le Baptiste une importance inégalée car il semble résumer dans sa personne toutes les voix prophétiques de l’ancienne alliance qui annonçaient la venue du Messie.

Pourtant Jean le Baptiste intrigue. Peut-être dérange-t-il même ? « Qui es-tu ? » lui demandent les pharisiens, pas moins de quatre fois dans ce passage. Est-ce une manière de vérifier l’identité et de surveiller les activités de cet homme si populaire ? est-ce un désir secret de voir enfin arriver le messie tant attendu, celui qui dira aux hommes que bientôt tout ira mieux ? Les émissaires du pouvoir sacerdotal ont des réponses bien précises à lui proposer, des réponses qu’ils puisent dans leurs représentations familières : peut-être es-tu le Christ, Elie, le Prophète ? Et Jean répond clairement… par ce qu’il n’est pas ! « Je ne suis pas le Christ. » Tout aussitôt un témoignage essentiel situe le rôle et la personne de Jésus comme celui qui est au milieu de nous et que l’on ne connaît pas. Il est celui qui « vient après moi et je ne suis même pas digne de dénouer la lanière de sa sandale ». Si proche et pourtant si loin de Jean ; si proche et pourtant invisible pour celui qui n’y prête pas attention, pour celui qui reste figé sur une représentation précise de qui doit être le Messie. Ce qui compte réellement, ce n’est pas de savoir exactement qui est Jean le Baptiste mais d’être attentif à reconnaître le Christ.

Un autre moment fondamental de cette rencontre est le vibrant appel à rejoindre le désert que Jean proclame à travers la voix du prophète Isaïe.
Le désert est aride, inhospitalier, inquiétant, mais c’est aussi le lieu d’une halte, le lieu du silence qui permet d’écouter d’autres voix, un lieu de retrait où se fait entendre un appel.

Il nous est demandé de rejoindre le désert pour y tracer une voie plus confortable, dégager un passage qui favorise l’activité, les rencontres, embellir la route pour hâter l’arrivée du Seigneur parmi les hommes, « au milieu de nous ».

Au désert toute la nuit du monde se fait plus dense, grosse de tous les drames et de tous les espoirs ; une nuit dont nous ne savons pas bien ce qui va naître, une nuit pour préparer le chemin, convertir notre cœur, s’ouvrir à l’espérance de la lumière.

En chemin vers Noël, la liturgie nous invite à rejoindre l’appel de Jean, à garder le regard et le geste prophétiques.

Réconfortés par la voix de tous les veilleurs qui nous ont précédés, nous pouvons ouvrir de nouveaux chemins et nous risquer à découvrir un nouveau visage du Christ, là où on ne l’attendait pas, différent de nos certitudes. Aller au désert c’est poser en nous-mêmes un regard de conversion et c’est agir de concert avec tous ceux qui sont sur le chemin pour ouvrir un bel espace à l’espérance et à l’amour de Jésus-Christ qui veut marcher avec nous et nous guider vers la lumière.
Anne Lemoine

Prière Universelle

« Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche »
Donne-nous le don de la joie, Seigneur. Ta joie profonde qui nous accompagne même pendant les épreuves.
Aide-nous à la transmettre autour de nous, là où nous sommes, et plus particulièrement aux personnes qui se sentent seules en cette période de préparation de Noël.

« Il m’a envoyé guérir ceux qui ont le cœur brisé »
En cette période de crise, la pauvreté augmente. Des personnes se retrouvent très démunies : familles, migrants, étudiants…
Fais souffler un vent de solidarité dans notre société.
Aide-nous à trouver des solutions pour que chacun puisse vivre dignement et sereinement.

« N’éteignez pas l’esprit »
Cette période particulière, avec ses contraintes et ses interdits, nous pèse et nous attriste. Elle nous divise aussi parfois.
Seigneur, aide-nous, Chrétiens, à apporter plus d’unité, de bienveillance, de respect et de tolérance.