ⓒAnaïk Simon

Ce mot sonne comme un renouveau. L’été est à notre porte. On se souvient des grands rassemblements d’Église, les premières communions des enfants, les confirmations, les fêtes en perspective…

Et voilà qu’après deux mois de séparation, nous pouvons reprendre le chemin de l’église, nous retrouver pour partager, exprimer notre foi, après avoir été privés de l’eucharistie.

Oui, Pentecôte est comme un renouveau. Relisons le récit fondateur de notre Église. Deux récits nous sont proposés en ce jour. Celui de Luc au chapitre 2 du livre des Actes de Apôtres, et celui de Jean au chapitre 20 de son évangile.

L’évangile selon Jean est sobre. Les disciples se sont confinés par crainte des Juifs. Jésus leur apparaît, leur souhaite la paix. Puis, leur communiquant son souffle, leur dit : « Recevez l’Esprit-Saint ».

Le texte de Luc, que nous connaissons bien, est très réaliste. Par la symbolique qu’il manie, il nous invite à vivre nous-mêmes l’événement.

« Ils se trouvaient réunis tous ensemble ».
L’Eglise. C’est en église que nous recevons l’Esprit de Dieu.

« Un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent ».
Tel un vent impétueux qui balaie tout sur son passage, chasse les nuages menaçants, gonfle les voiles des missionnaires. Ce n’était pas seulement la maison qui était ébranlée, ce sera bientôt l’empire romain, lui-même qui chancellera sous le message d’amour universel. Au cours des siècles, les empires s’écrouleront ; mais l’Esprit du Seigneur est toujours là. C’est lui qui inspire les chrétiens lorsqu’ils témoignent de l’évangile, s’engagent au service de leurs frères proches ou lointains, luttent pour faire reculer la misère, refusent toute idéologie défigurant l’homme, qu’elle soit philosophique, économique ou politique.

« Ils virent apparaître une sorte de feu qui se propageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux »
C’est le feu de l’Amour, allumé par le Christ, qui va se répandre jusqu’aux extrémités du monde. Nous avons reçu ce don de l’Esprit lors de notre baptême, don renouvelé par le sacrement de confirmation. Nous avons en nous cet Esprit de Dieu. Qu’en faisons-nous ? Le laissons-nous nous transformer peu à peu ? En vivons-nous ?

« Remplis de l’Esprit Saint, ils se mirent à parler en d’autres langues »
Le langage des hommes. La suite du récit de cette première Pentecôte n’est pas donnée dans la liturgie. Si vous avez un Nouveau Testament, je vous encourage à lire cette suite. On nous rapporte que Pierre descend dans la rue avec ses frères et sœurs ; à la foule étonnée, il annonce la nouvelle du Christ ressuscité. Et voilà qu’au terme de cette première journée, « un grand nombre de ceux qui étaient là acceptèrent la parole de Pierre et furent baptisés. »

Depuis ce jour, des millions et des millions de témoins sont descendus dans l’arène du monde pour affirmer l’extraordinaire nouvelle : « Christ est ressuscité, et il nous entraîne avec lui dans la plénitude de la vie de Dieu.»

L’Esprit Saint est à l’œuvre.
Alors, que chacun d’entre nous, selon ses possibilités, soit le missionnaire de la Bonne Nouvelle.

Reprenons avec tous nos frères, cette prière de l’Eglise :

Aujourd’hui, Seigneur, par le mystère de la Pentecôte,
tu sanctifies ton Eglise chez tous les peuples et dans toutes les nations ;
répands les dons du Saint-Esprit sur l’immensité du monde,
et continue dans le cœur des croyants l’œuvre d’amour
que tu as entreprise au début de la prédication évangélique.
Nous t’en prions par Jésus le Christ Notre Seigneur.

Père Georges