Des signes d’espérance

Au matin de la Pentecôte

Les apôtres viennent de traverser des jours très agités, très difficiles. Ce matin de Pentecôte, ils subissent un nouvel assaut de l’orage. La tempête et la foudre s’abattent sur la maison où ils se sont réfugiés. Quel genre de tempête et quel genre de foudre ? Bien malin qui le dira ! Ils en sortent transformés, comme habités d’une flamme nouvelle. Ils quittent leur refuge et partent proclamer avec enthousiasme la Bonne Nouvelle de Pâques. Plus de repli, plus d’abattement, plus de peur. Ils vivent ce jour de Pentecôte comme la naissance de la toute jeune Église !

De nombreuses tempêtes

Nous sommes leurs héritiers ! Au cours des 20 siècles de son histoire, cette Église reste porteuse des promesses de la Vie Éternelle, mais est pourtant toujours fragile, jamais à l’abri des tempêtes ni des épreuves, marquée par des défaillances de ses membres. Nous en sommes marqués aujourd’hui, en ces périodes de graves turbulences qu’il n’est plus nécessaire de commenter. Redisons seulement notre volonté commune à tous, prêtres et laïcs, de mettre un terme aux abus dénoncés, abus d’autorité, abus spirituels ou abus sexuels. Sans nous contenter de belles paroles, mais en agissant, en rendant justice aux victimes. Et au-delà, en instaurant de nouveaux comportements dans l’Église. Si la défiance s’est installée, prenons alors les moyens de restaurer la confiance.

Tendre l’oreille et ouvrir les yeux

En cette Pentecôte, la question posée nous conduit sans doute plus loin qu’à la seule réforme de l’Église. Car notre foi est en cause. Le temps n’est-il pas venu, au cœur même de ces tempêtes, de prendre les choses avec mesure, de faire le point pour continuer d’avancer et trouver un nouvel élan dans la foi ? Sans nier les horreurs entendues, essayons de retrouver le « cœur du cœur » au-delà de ces horreurs Notre Église a toujours
mission de faire découvrir l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Ce message peut-il être entendu ou redécouvert autrement que dans le silence, le calme et la patience ?

Des signes dans notre paroisse

L’Église, c’est déjà notre paroisse, petite barque ballottée elle aussi par des flots parfois agités. Elle nous est donnée pour nous porter vers
le Seigneur. Elle est aussi confiée à notre responsabilité commune, prêtres et laïcs. Malgré ses limites, sachons voir quelles belles choses s’y vivent, souvent discrètement. En fin d’année, groupes ou équipes feront le bilan du chemin parcouru au cours de ces mois. Que d’occasions de rendre grâce ! Pour ma part, je porte à votre attention quelques signes de la vitalité de notre communauté paroissiale. Lumières sur notre route au mois
de juin, qu’ils prennent bien place dans notre prière : entrée en catéchuménat de deux adultes, confirmation d’une jeune adulte, baptême de plusieurs enfants et mes 50 ans de prêtrise le 30 juin. Je vous y convie de tout cœur.

P. Gilles Priou