Malaise étudiant lié à la pandémie

Cécilia © Collection privée

La décision du gouvernement de maintenir fermées les universités pour lutter contre la propagation du Covid-19 suscite un mal-être croissant chez les étudiants précaires, isolés par les cours en distanciel et l’absence de perspectives.

Autour de nous des étudiants font face à cette épreuve. Ainsi sur notre secteur paroissial, Cécilia, une jeune vietnamienne est venue en France il y a deux ans pour compléter ses études en hôtellerie/restauration. Pendant sa première année, dite de « mise à niveau », elle parvenait à travailler dans sa partie, mais aujourd’hui c’est impossible puisque les restaurants et hôtels sont fermés. C’est ainsi qu’elle assurait sa subsistance.

Pour Cécilia, un job en restauration présente plusieurs avantages : il s’inscrit dans la logique de sa formation et lui permet de survivre. Cependant, deux mois de stages prévus l’an dernier ont été annulés en raison du confinement. Aujourd’hui elle ne trouve pas de stage.

Elle a travaillé dans un restaurant pendant 4 mois mais a perdu son emploi lors du 1er confinement. Par la suite, elle a retrouvé du travail dans un supermarché, 10h le samedi, consacrant le reste de la semaine à ses cours pour moitié en distanciel et pour autre moitié, à Orvault. Même sur place, le port du masque et la distanciation rendent les relations amicales difficiles. Elle doit faire face à des dépenses comme son loyer, ses repas et le reste.

En travaillant, elle parvenait même à économiser un peu dans l’espoir de retourner au Vietnam voir ses parents. Les frontières sont fermées. Elle n’a aucune famille en France. Cette année, impossible de fêter le Nouvel An vietnamien !

Catholique pratiquante, elle assiste à la messe le dimanche matin dans notre paroisse, puis elle se consacre le reste de la journée à ses cours.

Aujourd’hui elle vit confinée dans une chambre de 12 m². Elle souffre de ne pas voir d’autres étudiants et n’a pas le temps de se faire des amis car elle a beaucoup de travail.

« Ce n’est pas comme cela que je voyais la vie, c’est étrange, cette grande solitude ! », m’a-t-elle confié. » Certains ont arrêté leurs études… » ajoute-t-elle.

La recrudescence de l’épidémie de Covid-19 a entraîné la fermeture physique partielle des universités de sorte qu’elle ne peut s ‘y rendre qu’une fois par semaine. L’isolement de nombreux étudiants provoque une détresse croissante au sein de la communauté estudiantine.

Propos recueillis par Marie-Dominique Fenal